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Hymne à mon village

“Quand j’ai composé cette chanson, j’étais expulsé (2) à Pierrelatte, dans la Drôme, avec ma famille et plus d’une centaine de personnes de Courcelles-Chaussy. On a eu le cafard plus d’une fois et c’est en pensant à mon village, à celui que j’ai connu quand j’étais tout jeune, que j’ai composé cette chanson Hymne à mon village.En ce temps-là, tout le ban (3) était cultivé et il y avait beaucoup plus de bétail qu’aujourd’hui. Il n’y avait pas un coin de terrain qui n’était pas cultivé. On voyait des lièvres courir partout et des biches et des sangliers.

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Quand les chasseurs faisaient une grande battue, ils ramenaient parfois plus de cent lièvres avec quelques biches, des sangliers, des quantités de perdreaux et des faisans. La rivière était plus poissonneuse que maintenant et les pêcheurs revenaient rarement bredouilles. J’ai vu mon père avec le père Leclaire et le père Pallez attraper, à la main, une grosse lessiveuse de poissons.

Voici la chanson sur le Courcelles d’autrefois. Elle se chante sur l’air de Lothringen mein Heimatland (Lorraine ma patrie) que les Vieux ont tous apprise à l’école“.

TOTOR

(1) Victor Quencez était né en 1897 à Courcelles-Chaussy. Son père était maréchal-ferrant. Il fit ses études chez les Franciscains à Metz, puis il fut apprenti-pâtissier. Après son mariage, il reprit l’exploitation agricole de sa femme et devint agriculteur. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il fut expulsé, avec sa famille à Pierrelatte, dans la Drôme. Il est décédé en 1979.
(2) De nombreux habitants de Courcelles-Chaussy furent expulsés le dimanche 17 novembre 1940. Ils étaient plus de 250. Lire l’article sur l’Expulsion racontée par Monette Lemoy.
(3) Le ban désignait, dès le Moyen Age, un territoire délimité dont les bornes étaient énoncées par la tradition : paroisse, terres d’un village exploitées dépendant d’un seigneur ou d’une institution religieuse.

HYMNE À MON VILLAGE
 

Cher Courcelles, mon beau pays,
Je te chante plein d’ivresse
Toi qui m’as donné la vie
Ton amour et ta tendresse.
Qu’elle est belle ta forêt
Où l’on cueille le muguet
Et ta campagne giboyeuse
Et ta Nied si poissonneuse.
Cher pays, cher pays
Je te chante plein d’allégresse.

 

Beau village de Lorraine,
Tes fruits sont de toute finesse.
Sur tes monts et dans ta plaine,
Tes récoltes sont une richesse.
Sur tes vallons, tes coteaux
Paissent de nombreux troupeaux.
Petite cité laborieuse
Menant une vie heureuse,
Cher pays, cher pays,
A toi mon amour s’adresse.

 

Cher pays de mon enfance
Qui égaya ma jeunesse,
Belle parcelle de la France,
A toi va toute ma tendresse.
Dans l’épreuve comme dans la joie,
A toi je pense à chaque fois.
Ta pensée donne l’espérance
Et soulage ma souffrance.
Cher pays, cher pays,
Ton souvenir est une caresse.

 
 

Cher pays de mes aïeux,
Terre bénie et terre sainte,
Ils ne connurent que tes cieux
Et reposent dans ton enceinte.
Qu’après ma vie ici-bas
Quand surviendra mon trépas
Et que ma bouche sera close,
Mon corps en ton sein repose.
Cher pays, cher pays,
Garde-moi avec tendresse.

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